« Droits humains, mouvements sociaux et dynamiques des jeunes & nouvelles technologies »
« La dynamique des mouvements sociaux symbolisée par les jeunes via Internet, comme on l’a vu en Tunisie et en Egypte, interpelle les politiques et les associations de la société civile. Ces derniers sont appelés à réviser leur copie, en matière d’encadrement, de rajeunissement et d’adaptation, avant qu’ils ne soient dépassés », a lancé d’emblée B. Largou, SG de l’OMDH, à l’ouverture de l’atelier tenu le Mercredi 09 Février, au forum social mondial de Dakar, par l’Organisation Marocaine des Droits Humains. Dans la même logique, Y. Ghebbar, de l’OMDH a insisté sur « l’unicité et l’universalité des droits, tels que cela a été clamés par les jeunes tunisiens et égyptiens », avant de s’interroger « si nous sommes devant des révolutions d’Internet ? » et Y. Trifi, jeune tunisien participant au FSM de Dakar, de répliquer : « nous ne sommes pas devant une révolution d’Internet ! c’est une conscience collective qui s’est installée chez la jeunesse, Internet a joué un grand rôle de diffusion d’informations et pour briser la peur, mais l’essentiel, c’est la maturité du mouvement social. Aujourd’hui en Tunisie, nous vivons une euphorie extraordinaire ». De son côté S. Khomri, professeur universitaire marocain, estime qu’en Tunisie « la révolution des jeunes est spontanée, ayant des revendications sociale, politiques et économiques et Internet a joué un rôle communicationnel important, mais en même temps il ne faut pas oublier que les chaines satellitaires ont été un facteur de durée des mouvements ».
Thaïs Olivera, participante brésilienne au FSM, s’est dite « fascinée par la mobilisation et la maturité des jeunes en Tunisie, en Egypte et dans toutes la zone », avant d’ajouter que « Internet a ses côté positifs, mais il a aussi beaucoup de côté sombre : incitation à la haine, lynchage, … alors il faut faire attention ! ». « Comme au Mexique, lors des évènements de Waraka en 2006, ou en Iran, lors des élections de 2008, Internet s’est avéré un outil pertinent, surtout pour la bonne circulation d’informations via facebook et autres réseaux sociaux » a insisté de son côté Richard Neuville du mouvement Les Alternatifs de France. Sur un autre volet, si J. Dadouane, participant algérien voit que « l’acte de Bouazizi a une signification de revendication sociale, car une Tunisie, il y avait un niveau économique supérieur à la région, la liberté était quasi-inexistante » , A. Boualam, de la fédération africaine des immigrés en Toscane ( Italie ), avance que « le droit à la vie est sacrée, il ne faut pas faire l’apologie de la mort ! ».
Les participants à cet atelier ont :
- Manifesté leur solidarité avec le mouvement des défenseurs des droits humains dans le monde.
- Insisté sur le fait que la démocratie et les droits humains exigent l’application des engagements internationaux.
- Marqué l’importance de la bonne utilisation des technologies de l’information dans la consolidation et la protection des droits humains.
- Appelé à la consolidation des fédérations et groupements des défenseurs des droits humains.
Réformes Incontournables
La situation que traverse actuellement notre pays en cette étape historique couvant nombre de risques et changements, devrait inciter tout le monde, instances et individus, à faire preuve d’un esprit nationaliste authentique ayant toujours marqué et orienté le Mouvement national, face à de dures épreuves. Il s’agit de se doter, en premier lieu, d’une forte détermination et d’un courage politique approprié pour identifier la crise générale que connaît notre pays et dont l’une de ses manifestations les plus dangereuses consiste en la fracture entre la société marocaine et le monde politique. C’est ainsi que la scène politique se trouve divisée en deux camps distincts, celui dominant exerçant la gestion de la chose publique et un autre qui, à force d’être exclu de toute initiative pour ne pas être associé à cette gestion, s’est cantonné dans un rôle de spectateur passif. La politique a ainsi perdu de son éclat.
Mieux, il ne serait nullement exagéré d’affirmer que nous sommes aujourd’hui face à une action quasi-structurée pour saboter le projet d’une société moderniste et démocratique telle que nous l’avons toujours pensée et telle que nous l’avons toujours annoncée. Au point que l’on serait tenté d’avancer que la scène politique actuelle serait régie par une distribution de rôles.
C’est ainsi que, de par notre devoir, notre sens du nationalisme et la noblesse de notre action politique –il est d’ailleurs du droit de notre peuple qui a tant nourri espoir et attente- nous reconnaissons l’existence d’une crise politique dont la solution exige une volonté affirmée pour l’accomplissement des réformes politiques et constitutionnelles qui ne peuvent plus souffrir d’aucun report. Dans la conjoncture politique actuelle, la mission principale et urgente consiste en la réhabilitation de l’action politique qui se doit de retrouver toute sa noblesse.
Pour ce faire, nous jugeons, aujourd’hui, qu’il est de notre devoir, de par notre patriotisme, la noblesse de notre action politique et compte tenu du droit de notre peuple, dont les revendications n’ont cessé d’être réitérées, de reconnaître qu’il existe bel et bien une crise politique et que sa résolution nécessite une volonté audacieuse d’entreprendre des réformes politiques et constitutionnelles à mettre en oeuvre dans les meilleurs délais. La mission principale et urgente dans ces conditions est la revalorisation de l’action politique, la réinstauration de la confiance auprès des populations et de leur motivation et la mobilisation de leurs compétences afin qu’elles puissent mettre leurs énergies au service de la Nation. Cela ne saurait se réaliser que si ces populations se sentent concernées directement par ces réformes qui constituent le premier pas vers l’édification de l’Etat de droit.
D’aucuns ont trop polémiqué lorsque nous en avions fait part lors de notre VIIIème Congrès, ou lorsque nous avions soumis à SM le Roi le mémorandum sur les réformes politiques et constitutionnelles. Nous aspirions à ce que lesdites réformes soient réalisées bien avant les élections communales qui, estimions- nous, devaient hypothéquer l’avenir du pays pour une période de six ans.
Par ailleurs, nous souhaitions que ces élections soient un couronnement du processus de réforme dans le cadre d’un plan visant à mettre un terme à l’économie de rente et l’octroi de privilèges et à lutter contre la prévarication, la dilapidation des deniers publics et la corruption, et à déclarer de manière claire et solennelle des biens personnels avant et après l’attribution des postes de responsabilité.
En le rappelant aujourd’hui, nous ne surfons pas sur une quelconque vague, ni ne souscrivons à une tradition, comme nous ne sommes pas nostalgiques du passé. Le clamer à voix haute ne signifie nullement un retour à un quelconque esprit de rupture ou d’une quelconque volonté de contribuer à l’aggravation de la situation. Il s’agit tout simplement d’une requête pour que notre pays devienne un véritable Etat de droit et non d’humeur; un Etat appartenant et adhérant amplement à son temps et à son époque.
Abdelhadi Khairat,
Membre du BP USFP, Directeur de Publication Libération
Commentaires récents