Archives Mensuelles: juin 2010

Demande d’emploi pour le poste de sélectionneur national


A Monsieur le Président de la fédération marocaine de Football.

Copie : Monsieur le ministre de la jeunesse et des sports.

 Monsieur le président,

Etant donné que le poste de sélectionneur national de football pour l’équipe nationale du Maroc est vacant, je profite de cette occasion de tenue de la coupe du monde des nations pour vous exprimer ma motivation sincère pour ce poste à pourvoir.

A la lecture de mon CV, je ne porte rien d’extraordinaire. Je suis un ingénieur, métier qui d’ailleurs se fait aujourd’hui renvoyé dans un Maroc qui « se construit » à toute allure. Raison professionnelle évoquée, je vous explique en quoi ma candidature pourrait vous être intéressante. J’ai commencé à toucher le ballon, mon premier jouet, à l’age de 2 ans, à l’instar de l’écrasante majorité de mes concitoyens. J’ai joué au foot dans les chaussées de mon quartier, puis à l’école sur un terrain de Handball, ensuite sommairement dans une équipe amateur de ma ville dont l’entraîneur est un proche cousin. Je ne citerai pas son nom, par souci de partialité de choix de ma candidature, il a été un moment sélectionneur des juniors. Il m’avait conseillé de poursuivre mes études pour exercer le métier que je fais maintenant, avant que je découvre que le président de l’association professionnelle me représentant est renvoyé à cause d’une grève. J’ai ainsi décidé de changer de métier et de ne plus faire grève !

Concrètement, je vous explique les raisons pour lesquelles vous avez tout intérêt à me prendre comme sélectionneur national pour l’équipe du Maroc :

  • Je ne vous coûterai pas beaucoup, comparativement aux entraîneurs, qui, indiscrétions obligent, empochent pas moins de 38.400.000,00 Dh annuellement de salaire brut, payé par le contribuable. Dans le métier que je m’apprête de quitter, cette somme servirait à construire un stade olympique de taille moyenne tous les trois ans.
  • De toute manière, notre équipe ne se qualifie plus aux compétitions internationales. Mêmes les nations novices dans cette discipline feraient mieux que nous. Donc, avec le risque que mon bilan soit nul, VOUS NE PERDEZ RIEN.
  • En me « crucifiant » après 2 ans d’exercice, vous serez blanchi de tous les échecs de l’équipe nationale lors des prochaines élections. Mais j’oublie que vous n’en avez pas besoin, ni même votre ministre de tutelle !

Monsieur le président,

Conscient de vos multiples occupations à l’ONEP, l’ONE, je ne voudrai pas vous en rajouter avec la FRMF et surtout avec cet épineux poste de sélectionneur national. Votre ministre de tutelle ne voit aucun problème à changer de couleur partisane si la finalité est de servir le gouvernement. Dans la même logique, je ne vois aucun souci à changer de métier si la finalité est de servir le football national. Le ministre a même avoué que c’est  « le bureau fédéral qui décide », c’est dans ce contexte que je me dirige vers vous.

Monsieur le président,

Je serais assisté, gratis, par tous les « observateurs » – « experts » – « commentateurs » … officieux qui officient dans tous les cafés du Royaume devant la télé d’Aljazeera autour des matchs de foot. Vous pourrez les contacter à votre demande pour appuyer ma candidature.

Dans l’attente de votre réponse, veuillez accepter mes salutations.

Mounir Bensalah,

Ingénieur qui ne veut plus l’être,

Postulant pour le poste de sélectionneur national.

En mémoire des martyrs du pain 20 Juin 1981 شهداء كوميرة


اشهد يا حزيران

في يومك العشرين

وطني انار الدرب

و النصر مشتعل

ذي يقظة الفلاح

ذي صرخة العامل

ذي ثورة الجمهور

لا شعبنا البطل

سعيدة يا زروال

دهكون يا رحال

مواكب الابطال

بالوعد تتصل

من مخبر مهدي

من مخبر عمرا

عن روعة الاوطورات

و بئس من نزلوا

مدينة البيضاء

يا درب من قتلوا

ابناؤك الفقراء

اليوم قد وصلوا

 

علال ثبات

Le 20 Juin 1981, la CDT, Syndicat fraichement créé ( sur scission de l’UMT ) par l’USFP, appelle à une grève générale suite à des hausses de prix.

Le mouvement est largement suivi dans tout le Royaume, Casablanca a vu la descente de millliers de manifestants. Basri, sous ordres supérieurs, et en chef d’orchestre, a ordonné une tuerie sauvage dans la ville, l’armée a ainsi ouvert le tir avec des équipements de guerre! Les victimes étaient pour lui des « martyrs du pain ». 23 ans plus tard, une fosse commune a été découverte des victimes de cette barbarie grâce au travail de mémoire de l’IER.

Parlementaires et accès à l’Information : Enquête sur le Système d’Information du Parlement Marocain


Casablanca : CMF MENA – 14  Juin 2010

Communiqué de Presse

Le CMF MENA publie un nouveau rapport sur

« Parlementaires et accès à l’Information :

Enquête sur le Système d’Information du Parlement Marocain»


Dans le cadre de son plaidoyer national pour une loi sur le droit d’accès à l’information publique, le CMF MENA a  porté son intérêt sur un domaine rarement exploré au Maroc : celui du système d’information parlementaire  marocain.  Pour ce faire, une enquête par questionnaire  conduite par le CMF MENA entre les mois de mars et avril 2010, a ciblé un échantillon de 150 parlementaires, choisi sans considération pour l’appartenance politique ou pour le genre. Des interviews  et des visites ont aussi été organisées.  Le questionnaire contenait 38 questions réparties entre trois grands axes :

–          Le premier,  traite de la relation du parlementaire avec le gouvernement en matière de demande et de réception d’informations et de documents ;

–          Le second, traite de la performance du système d’information interne du parlement par rapport aux besoins du parlementaire en informations et documentations ;

–          Le troisième, traite des sources d’information externes que le parlementaire utilise pour ses besoins en informations et en documentations.

L’enquête a démontré des défaillances majeures dans le système d’information du parlement marocain. Les principaux résultats de cette enquête sont :

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Faisons en sorte que la crise actuelle de l’AMDH soit une occasion des militants de gauche de discuter sincèrement sans passion


Cela fait longtemps que je veux écrire sur ce qui se passe à l’AMDH. Autant pour les proches, j’ai étayé mon point de vue, autant S’attaquer à l’AMDH en ces temps troubles s’apparenterait à un « blasphème » de gauche. Mais, laisser passer le ridicule, au nom d’une gauche, ne pas avoir le courage de porter sur la sphère publique ce débat serait lâche! Je suis militant de l’USFP mais je reste critique face à certaines dérives du parti. Je suis militant de l’OMDH, et je suis conscient de la limite de son action (l’article ci-dessous explicite une parti cette limite, « l’élitisme »), … être d’une conscience indépendante implique aussi des responsabilités! Je ne suis pas militant de l’AMDH certes, mais je la porte bien dans mon coeur, et je ne me permettrai jamais de laisser le ridicule l’anéantir.

Mon ami, et non moins camarade, Anouar, porte ici un message d’espoir : il demande un instant de réflexion au devenir de la gauche entière, à la lumière de ce qui s’est passé à l’AMDH. Laissons les réactions faire ressortir ma position 🙂

Faisons en sorte que la crise actuelle de l’AMDH soit une occasion des militants de gauche de discuter sincèrement sans passion et dans le respect total et réciproque de l’Avenir de nos organisations de masse et des moyens de les démocratiser et de les rendre efficaces dans les luttes pour la défense et la promotion de tous les droits tel que reconnus universellement.

Bonjour à TouTes,
Personnellement je ne pense que la crise actuelle de l’AMDH, est due aux positions prises par la majorité concernant le Sahara, la séparation de l’Etat et la religion ( ou « Laicité »), ou enfin la question des libertés individuelles.
Je pense que le vrai problème, pas seulement celui de l’AMDH mais de nombreux ONG de masses, est celui de la gestion de ces ong par les partis politiques.
Je parle des partis de Gauche (gouvernementale ou non), la droite n’a jamais prétendu avoir des organisations de masses démocratiques, indépendantes.
Les ONG sont prises comme un terrain d’application de tactiques partisanes, d’où les coalitions et tractations de partis politiques pour diriger et distribuer les instances entre ces parties. A le cas de l’USFP qui a une politique hégémonique avec une distribution de strapontins aux alliés. J’enregistre une réserve sur mon interprétation concernant les militants du PSU qui ont refusé à leur direction de travailler sur la base de directives du parti, d’où la différence de postions entre ces militants au sein de FMVJ, de l’AMDH et même dans le travail au sein des syndicats, ce là n’empêche que les camarades de ce partis qui négocient dans les couloirs des congrès (vrais centres de prise des décisions) rentrent dans le jeux de partage des ONG entre les différents courants.
L’AMDH a été crée par les forces de Gauche et les familles des détenus politiques des prisonniers issus du procès de janvier 1977 ont joué un rôle important dans sa création. Après le congrès constitutif et dés le premier congrès les tentatives d’utilisation de l’AMDH dans les stratégies des organisations politiques s’est accélérées.
L’Usfp, PPS, et OADP d’une part, Illa Amam et la gauche de l’USFP d’autre part ont utilisé chacun tous les moyens y compris anti démocrate pour s’accaparer de l’Association. En tant que responsable d’ILA ALAMAM à l’époque et congressiste je reconnais mes responsabilité ( chacun vendait le maximum de cartes y compris à ceux qui n’ont jamais été membre de l’Association, Pour exemple nous avons organisé l’AG élective des congressistes de Casa à Rabat en l’absence de tous les membre de la gauche « réformiste »
Celle-ci créa son organisation l’OMDH, que je respecte énormément concernant ses méthodes d’investigations, mais qui reste une ONG élitiste.
Suivra une interdiction de fait de l’AMDH pendant de nombreuses années.
Il est intéressant de revenir collectivement sur l’Historique de cette riche expérience.
Pendant les années 90 et début des années 2000 , Une parfaite entente eu lieu entre Nahj addimocrati et le PADS pour diriger l’Association, les problèmes ont commencés à apparaître lors des séparations des options politiques de ces deux partis ( Participation aux élection du PADS/ Primauté de l’Alliance du PADS avec le PSU et le CNI…). L’élection des congressistes de l’avant dernier congrès et des bureaux des sections locales ont constitué les prémices de la crise actuelle.
L’AMDH, malgré les cris de ceux qui ont souvent bafoué les DDH résistera à la campagne de léquidation orchestrée par ceux-ci. Malgré les erreurs, l’AMDH a été et doit rester une organisation qui dénonce les abus des Droits Humains. Mais elle doit le faire avec objectivité et impartialité, que ça soit concernant Aminatrou Heider marocaine aux yeux de l’état et de la majorité des marocains qui ne doit donc pas être expulsée vers un pays étrange ; Si elle a commis une infraction elle doit être jugée.
L’AMDH doit enquêter et dénoncer les atteintes concernant des citoyens (Peu importe si elle considère marocains ou pas) à TINDOUF ou SMARA. Elle doit défendre la liberté de la presse et dénoncer les atteintes la touchant mais elle doit défendre les citoyens contre les atteintes de certains journalistes. ..

Questions ??

– Pourquoi a-t-on refusé d’appliquer la constitution des instances de nos organisations de masses sur la base de la proportionnelle des programmes et des listes malgré l’adhésion théorique de la majorité des forces de gauche ?

– Pourquoi les décisions importantes ne se prennent pas dans les plénières et les commissions mais dans les coulisses ?? (L’exemple du dernier congrès de l’AMDH ou les militants ont discuté pendant DOUZE HEURES, et on leur a répondu que les décisions allaient se prendre sur la base des plates formes préparées avant le congrès et que leur propositions élaborées pendant les 12 HEURES sont pour l’ISTIÏNASSE !!

– Pourquoi les élections se font dans la commission de cuisine appelée commission des candidatures LAJNAT ATRCHIHATE (L’AMDH a abandonnée cette formule depuis au moins deux congrès) ?
….
Faisons en sorte que la crise actuelle de l’AMDH soit une occasion des militants de gauche de discuter sincèrement sans passion et dans le respect total et réciproque de l’Avenir de nos organisations de masse et des moyens de les démocratiser et de les rendre efficaces dans les luttes pour la défense et la promotion de tous les droits tel que reconnus universellement.

Sexe, pluralité religieuse, laïcité, transition sexuelle … chez Dyalmi


Le quotidien marocain Akhbar Alyaoum ( Ar ) a publié dans sa livraison de Samedi dernier une interview avec le sociologue marocain Abdessamad Dyalmi. Comme le sujet est intéressant, comme l’intéressé appartient à la sphère intellectuelle et non politique, comme ce sujet a été débattu avec des amis il n’y a pas longtemps, je souhaite ouvrir le débat sur mon blog à ce sujet. Je traduis ci-après quelques passages exprimés par le sociologue espérant qu’on pourra échanger, en commentaires, mieux sur nos visions et nos approches.

Sexe & société :

« Au Maroc, il existe des tranches sociales arriérées s’attachant aux traditions, … considérant l’Islam une religion sacrée intouchable et va vers l’appréhension du sexe à travers les valeurs islamiques, considérées comme les plus nobles … A l’opposée, d’autres tranches de la société appellent à la sécularisation politique, id est la séparation de la religion et de l’Etat, … et à des vertus sexuelles modernes basées sur l’égalité des mariés et des non mariés ».

Sexe & politique :

« Une image sociale est véhiculée dans le sens où le marocain vertueux est celui attaché à la religion et qui a une vie sexuelle conjugale … Je ne comprends pas comment on trouve la même idéologie sexuelle chez la droite et la gauche, ce n’est pas rationnel parce que les forces progressistes et de gauche particulièrement ont, entre autres missions, le rôle de nettoyage de la politique de la religion ».

Sexe et libertés individuelles :

« A côté de l’Islam, la constitution marocaine institue les droits humains comme haut référentiel. Il faut activer ce référentiel universel en matière de sexe également … Le droit à établir une relation sexuelle, consentante et consciente, entre adultes, est un droit qui doit être constitutionnalisé ».

Homosexualité :

« l’homosexualité est la rencontre de deux membres dont la conséquence n’est pas la reproduction … Ce référentiel ne voit en le sexe qu’un moyen de reproduction … la modernité sexuelle aujourd’hui veut que le sexe n’est plus un moyen, il est finalité en soi! Par conséquent, toutes les voies menant au plaisir sont valables et égales. La société moderne se passe du développement démographique, a des outils technologiques remplaçant la force humaine, et de ce fait, a libéré le sexe du fardeau de la reproduction ».

Laïcité, sécularisation et l’Etat :

« L’Etat non séculaire qui institue sa légitimité sur la religion n’accepte pas la pluralité, ou l’accepte avec des conditions … Au Maroc, la pluralité est un fait, mais elle n’est pas reconnue …Quand le régime est sûr de sa démocratie, il ne craint pas la pluralité … Qu’empêche un marocain de se transformer en chiite ou hanafi ? Changer de rite, ne fait pas changer de religion.

Laïcité française, un modèle ? Pluralité religieuse :

« La laïcité en France est bafouée quand le hijab est interdit … En même temps, grâce à la laïcité, l’Islam a pu s’exprimer dans plusieurs pays non musulman. La défense de la laïcité est la défense d’un cadre qui permet la cohabitation de tous dans l’égalité ».

Espoir dans le pays


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Dans notre lettre, nous l’avons déjà mentionné :

« Face à ces vérités, il n’est pas excessif d’affirmer que dans le Maroc d’aujourd’hui, l’espoir de changement à travers un projet politique n’existe plus. Les plus faibles parmi nos concitoyens n’ont malheureusement que trois horizons d’espérances – et ce n’est pas une caricature :

– Immigrer vers des terres où l’ascension sociale est possible.
– Obtenir un agrément lors d’un passage du souverain à proximité de leur rue, de leur quartier ou de leur ville.
– Se lancer dans la criminalité, en col bleu ou en col blanc cassé.

Ce manque d’espoir fait courir à notre pays un risque sociétal fatal. Nous risquons, au mieux – et à moyen terme -, de ressembler à un de ces pays d’Amérique du Sud, qui voilà trente ans, choisissaient la voie de l’ultra libéralisme et qui subissent, aujourd’hui, la violence armée d’une société ultra inégalitaire !

Quant au pire, il suffirait de regarder à l’Est pour le palper. Les exemples sont nombreux, de l’Algérie au Pakistan, en passant par l’Egypte. »